Démarche artistique

Catherine

Le jeu du paraître et de l’être est une mascarade nécessaire.

Chaque être est unique, et le devient plus encore en se forgeant au fil de ses expériences. 

Chacun cultive son jardin secret qu’il soit assumé ou non, visible ou dissimulé, manifeste ou méconnue …

Nous sommes tous des gueules cassées qui le cachons plus ou moins bien. 

Ce thème est central dans la démarche artistique de Catherine Loiret et il se présente au fil du temps sous trois formes :

– La transparence, les brûlures et les mots

– La gravure et les encres 

– Le papier

La transparence ou lire les brûlures entre les lignes

Pendant 10 ans, Catherine enserre des brûlures faites de bois et de papier dans du plexi ornementé d’écritures plus ou moins lisibles, amenant le spectateur à lire entre les lignes.  

C’est une représentation de l’ambivalence de l’être qui bien qu’unique, cherche à s’intégrer et à se conformer en dissimulant ce qui le rend unique. Pour le découvrir il faut alors lire ce qui est caché, se demander : Pourquoi chercher à être transparent ? 

Les éléments brûlés rendant les mots encore plus indéchiffrables mettent en lumière l’importance des brûlures qui ne peuvent rester dissimulés pour toujours. 

L’importance des secrets est centrale dans ses œuvres tout comme la nécessité de lire entre les lignes pour les voir, les comprendre et plus encore. 

La gravure ou la déconstruction des jardins secrets    

Mettant en scène des compositions florales hétéroclites qui soulignent l’ambivalence et la pluralité des jardins secrets. 

Ces allégories de la vie sont constituées de fleurs venant de toutes parts qui se rencontrent au centre de l’œuvre… Elles symbolisent la façon dont la vie nous a façonnés malgré nous. 

Ces fleurs qui poussent et qui dépassent les contours du jardin

tel l’inconscient qui ne peut se retenir.

La vie qui nous apporte ses fleurs, son temps qui passe

et qui en reprend, ce temps qui trépasse mais laisse ses traces. 

Dis moi quel est ton jardin et je saurai qui tu es. 

Quelle terre te forge les racines, déterminant comment tu pousses.

Comment tu tailles tes fleurs, déterminant comment elles repoussent et se façonnent.

Catherine travaille sur le lien entre le jardin secret et sa construction, voir, sa déconstruction mais aussi sur le paraître, ce qu’on laisse voir de son jardin secret.

Un jardin secret est constitué pour elle de l’essence même de l’être, il nait de tout, tout ce qui fait une vie, ce qu’on choisit et ce qu’on subit. Il n’est jamais terminé, on passe notre vie à le refaçonner, mais chaque jardin secret est unique, comme chaque tableau. 

Le papier ou la dualité être-paraître         

Les foules montrent que quel que soit le nombre de jardins secrets, ils sont tous différents même s’ils se ressemblent souvent. La foule offre la meilleur des cachettes aux jardins secrets, c’est pourquoi Catherine s’évertue à les représenter dans ses œuvres en en faisant des foules en papier. Les différences de chacun s’estompent dans ces rassemblements pour constituer un groupe homogène. Dans les foules, seul le détail qui fait la singularité d’un être se devine. 

Le papier,

C’est le plaisir de l’éphémère, et de la fragilité,

C’est ce qu’exprime l’éphémère et la fragilité,

C’est ce qui sort de l’eau, de la vie, qui donne vie, qui prend vie.

Venant d’une famille dite nombreuse, Catherine Loiret a depuis toujours eu un point de vue privilégié sur les rassemblements familiaux, amicaux et sociaux. Au fil du temps elle a appris à y voir ce que chacun veut montrer sans jamais se dévoiler


Offrir aux autres et à soi-même une vision de son être dans son plus beau paraître, sans jamais vraiment révéler ses faiblesses, au risque de voir son jardin secret exposé. Toutefois il semble évident que les foules et les jardins secrets sont à la fois liés et opposés. 

Chaque détail des foules est essentiel dans les œuvres de Catherine. La fragilité du papier souligne celle de l’être, les déchirures révèlent la singularité, les accidents de chacun, la blancheur des feuilles rappelle la page blanche qu’est la vie, et les couleurs symbolisent les auras. 

Dans les foules chacun se met en scène, mais en observant les détails, on voit les déchirures de ces êtres en perpétuelle évolution qui cherchent à plaire, à s’intégrer. 

Catherine cherche, à travers ses œuvres, à révéler que chacun reste unique tout en se conformant au reste de la foule. Son processus de fabrication du papier se fait à travers ce prisme. En effet, c’est le hasard des combinaisons dans l’eau qui détermine l’épaisseur et la forme des papiers. C’est aussi à travers des déchirures, constitutives de chaque être, qu’elle fait naitre ses personnages. Enfin, elle constitue ses foules en se basant sur l’harmonie des personnages qu’elle a créés, leur offrant une aura, ou les laissant se fondre dans la foule. 

« Ce sont ces innombrables réflexions qui m’amènent à composer les foules avec les jardins secrets, après avoir travaillé durant des années sur la transparence et les brûlures. » C.L

A travers des techniques plurielles et métissées, Catherine cherche depuis ses débuts à mettre en lumière l’ambivalence des êtres. Sa recherche et ses œuvres sont comme un jardin secret : toujours entrain d’évoluer, jamais vraiment terminées. 

En 20 ans, Catherine est passé du feu à l’eau et du noir au blanc dans son processus créatif en quête de l’essence des êtres. 

On hérite d’une histoire, celle de nos ancêtres, puis on se façonne à travers les évènements de la vie et les choix que l’on faits.

Les zones d’ombres présentes dans les foules de papier sont symboliques de ce que chacun dissimule au regard des autres, les foules entretiennent les jardins secrets que chacun ne révèlent qu’à certains chanceux. C’est l’art de l’amitié

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